Accès aux soins : Mais de quoi parle-t-on ?

Article publié dans L’Antidote n°41 : cliquez ici pour lire la revue dans son intégralité !

Accès aux soins : Mais de quoi parle-t-on ?

Problème d’accès aux soins ? Déserts médicaux ? Régulation ?
Coercition ? Ces mots reviennent de plus en plus dans le débat
public, et le regard se tourne souvent vers les internes de Médecine
Générale. Mais quelles sont les réalités derrière ces concepts agités
par nos politiques ?

Depuis quelques années, la pénurie de médecins généralistes s’intensifie, affectant gravement l’accès aux soins en France. La principale cause ? Une baisse drastique du nombre de médecins formé·es depuis les années 70 , non encore compensée malgré les récentes réformes. En parallèle, la population augmente ainsi que la proportion de maladies chroniques, ce qui engendre une hausse des pathologies chroniques et des besoins en soins plus lourds.
Résultat : 87 % des territoires sont aujourd’hui considérés comme sous-dotés en médecins

Accès aux soins

Les ZIP et ZAC sont considérées comme sous-dotées, donc toutes les zones rouges et oranges.

La coercition : une fausse solution

Face à ce constat, certain·es évoquent la coercition, c’est-à-dire l’obligation pour les jeunes médecins de s’installer dans des zones sous-dotées. Mais cette approche a montré ses limites ailleurs : elle déplace le problème sans le résoudre. Comme l’ISNAR-IMG l’a souligné dans plusieurs contributions, contraindre les médecins à s’installer dans certaines régions risque d’aggraver la fuite des jeunes médecins vers d’autres modes d’exercice ou vers l’étranger. Chaque année, de plus en plus de parlementaires se laissent tenter par l’idée de voter la coercition des jeunes médecins, sous l’impulsion de la demande de nos concitoyens et concitoyennes. Face à cela, il nous faut réagir, informer la population et proposer autre chose !

Alors, quelles solutions ?

La clé réside dans notre formation. Nous devons avant tout former plus de médecins mais aussi favoriser leur installation sur tout le territoire. Nous devons découvrir d’autres environnements que ceux des CHU. L’exposition à la médecine extra-hospitalière dès le second cycle et pas uniquement dans les villes, est essentielle pour donner aux futur·es médecins le goût d’y rester, sans nous y contraindre. Nous devons aussi libérer du temps médical. Trop de consultations purement administratives ou de certificats absurdes comme souligné cette année par la campagne Septembre Violet du Collège de Médecine Générale. Enfin, il nous paraît essentiel de former notre population, et ce dès l’école, avec un vrai module sur la santé et les besoins médicaux.

Informer pour mieux agir

Il est donc crucial d’informer nos patient·es, familles, et ami·es sur cette réalité. L’accès aux soins est un enjeu collectif et c’est ensemble que nous pourrons construire des solutions durables pour les générations futures.

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Rédigé par Bastien BAILLEUL