Le rempla & moi

 

La licence de remplacement est un sujet qui concerne tous les internes. 

L’ISNAR-IMG soutient fermement la possibilité de pouvoir remplacer, et contrairement à ce qui peut-être dit, n’est pas contre le remplacement pendant l’internat ! 

Il est important que tout interne puisse avoir la possibilité de remplacer au cours de son internat s’il le souhaite, afin de pouvoir se familiariser avec des pratiques libérales différentes, peaufiner son projet professionnel ou encore, commencer à créer un réseau. 

La position de l’ISNAR-IMG répond à un contexte politique où la démographie médicale de la Médecine Générale est au plus bas. Cette problématique amène les parlementaires à vouloir céder à la mise en place de mesures visant à restreindre ou supprimer la liberté d’installation des futurs médecins généralistes, dispositifs qui seraient délétères pour le système de soin français. 

Cet été, lors de l’examen de la loi santé, certains parlementaires ont en effet proposé des réponses aux problématiques d’accès aux soins que les patients rencontrent. Parmi ces propositions, l’amputation de notre formation leur semblait une idée séduisante ! En effet, ils proposaient que les internes en dernière année d’internat exercent en autonomie complète dans les zones manquant de médecins.

L’accès à une licence de remplacement dès la réalisation de 3 semestres a été utilisé comme argument par les politiques pour nous imposer une dernière année d’internat sans formation, dans les déserts médicaux.

Les parlementaires ont visiblement mélangé les questions d’accès aux soins avec la formation des professionnels de santé. Il est essentiel pour nous de défendre et sécuriser notre formation qui s’améliore au fil des années. Il est impensable qu’elle soit sacrifiée pour répondre à ces questions d’accès aux soins alors que d’autres solutions existent ! 

L’accès à la licence de remplacement permet à l’interne dès son 3ème semestre validé d’exercer la médecine en pleine responsabilité et donc en autonomie complète. Les parlementaire se sont servis de ce cette dérogation qui nous est accordée pour tenir le raisonnement suivant : “Si les internes sont capables de remplacer au bout de 3 semestres, vous n’avez plus besoin d’être séniorisé pour la fin de votre cursus. Et si vous êtes autonomes, vous pouvez très bien terminer votre internat sans formation, dans les déserts médicaux”. C’est pourquoi nous voulons aussi sécuriser notre internat et empêcher de mélanger les difficultés d’accès aux soins et notre formation de futur médecin. 

 

En remplaçant plus tard, je serai moins bien formé ?

Au contraire, la réforme du troisième cycle mise en place depuis novembre 2017 a été pensée pour nous permettre l’acquisition progressive des compétences et une autonomie progressive. Rendre le SASPAS obligatoire a été une avancée majeure en donnant la possibilité à tous les internes de réaliser au moins un tiers de notre maquette en ambulatoire, véritable tremplin sécurisant vers un exercice complet et en autonomie. 

De plus, il faut noter qu’avant la réforme du troisième cycle, les stages de niveau 1 chez le praticien étaient réalisés plus tardivement qu’aujourd’hui. En effet la réforme a rendu obligatoire la réalisation du stage en phase socle soit en première année. Les internes dépendants de l’ancien régime réalisant habituellement ce stage plus tardivement pendant leur internat, et remplaçaient donc le plus souvent en dernière année voire en dernier semestre.

 

Le changement c’est pour quand ?

Il n’est cependant pas question de changer les règles du jeu en cours de route. Nous nous battrons pour que les internes déjà en cours de cursus bénéficient des modalités définies au moment de leur entrée dans les DES de Médecine Générale. Ainsi, lorsque la réglementation viendra à changer, nous soutiendrons la nécessité d’une application des règles actuelles pour les internes ayant passé les ECN en 2017, 2018 et 2019. 

 

En conclusion 

Cette prise de position de vos représentants, administrateurs de la structure, s’inscrit dans un contexte politique compliqué où la formation des futurs médecins généralistes a failli être sacrifiée pour répondre aux problèmes de démographie médicale actuels, résultats des politiques menées par les pouvoirs publics depuis des années. L’accès à la licence de remplacement dès le 5e semestre sous condition du SASPAS validé, est en cohérence avec l’esprit de la réforme du troisième cycle et protège notre formation. 

 

Si vous avez des questions ou des remarques, n’hésitez pas à nous les faire parvenir par mail à l’adresse contact@isnar-img.com.